Il y a un an maintenant, l’équipe Baloise WB Ladies affirmait son ambition : monter une équipe continentale en 2025. Dans l’élaboration de son effectif 2024, la direction sportive menée par Ludivine Henrion a tenu compte de ce paramètre. C’est pour cela qu’Agata Kowalska et Florence Normand, deux athlètes descendant d’équipes continentales, débarquent dans le club wallon. Leur point commun ? Leur motivation à revenir à leur meilleur niveau, après une saison 2023 gâchée par des maladies.
Agata Kowalska, un club pour rebondir
Après deux saisons passées chez ATOM Deweloper, l’équipe féminine phare en Pologne, Agata Kowalska n’a pas été reconduite pour 2024. Une déception ? Surtout une chance pour rebondir ! La polonaise a choisi Baloise WB Ladies comme tremplin. « J’espère revenir au niveau continental et évoluer par la suite au plus haut niveau. C’est mon objectif », affirme celle qui était notamment alignée sur le Tour de l’Avenir, l’an dernier. Une épreuve au dénivelé important, qui ne lui correspondait pas tout à fait. « Je préfère les côtes plus courtes. J’ai de bons souvenirs du Watersley Ladies Challenge chez les juniors, notamment l’étape qui se terminait au Tom Dumoulin Bike Park ».
Le profil du Limbourg néerlandais ressemble à ce qu’elle peut retrouver en Belgique. Ce fut l’un des éléments déterminants dans son choix d’équipe. « Je suis contente de faire partie d’une équipe belge, ça laisse de belles opportunités pour participer à des courses d’un bon niveau », explique la jeune femme de 20 ans, particulièrement séduite par le calendrier concocté par l’encadrement. « Le programme est plutôt similaire à ce que proposait mon équipe continentale, et est parfois même mieux !« . Un atout de poids pour les Baloise WB Ladies, seule équipe féminine en Wallonie. Le projet 2025, l’éventuelle accession à l’actuelle 2e division du cyclisme féminin, la rend encore plus sûre de son transfert. « C’est une grande motivation de savoir qu’un projet comme celui-là existe. Le programme est déjà très bon en tant que club, alors que serait-il en tant qu’équipe continentale ?« . Avant cela, si tel est le cas, Agata Kowalska aura l’envie de prouver qu’elle souhaite faire partie de l’effectif. « J’espère d’abord rester en bonne santé cette année, rappelle-t-elle. Je veux aussi revenir à mon meilleur niveau de forme et, pourquoi pas, être sélectionnée pour les championnats d’Europe Espoirs ». Ceux-ci auront lieu… dans le Limbourg, belge cette fois.
Florence Normand, l’accent du Québec
L’une des trois canadiennes de l’équipe, Florence Normand, a déjà passé trois saisons au niveau Continental. L’an dernier, elle était membre de la Sopela Women’s Team, qui a notamment pris part à la Vuelta. Sans notre recrue, à l’arrêt quasiment toute la saison. « L’an dernier, je pense que j’étais plutôt en bonne forme pour bien prester mais j’ai attrapé une mononucléose, déplore-t-elle. C’est un peu décevant de descendre d’un échelon car je sais que j’ai la forme pour courir au niveau supérieur. J’en retiens surtout des expériences où l’on apprend beaucoup, on découvre ce qu’est le niveau supérieur, ce qu’il faut endurer pour passer pro. Après une année malade, c’est à moi de prouver que j’ai ma place plus haut ».
C’est donc chez Baloise WB Ladies qu’elle tentera de montrer l’étendue de ses qualités. « Ce n’est pas une réelle déception non plus de rejoindre un club comme celui-ci. Dans certaines continentales, le niveau n’est pas vraiment meilleur. C’est parfois mieux d’être dans une équipe de club bien développée que dans une équipe continentale qui l’est moins« . Le choix de la Belgique n’est pas anodin. « Je savais que c’est le pays du vélo, là où il y a les plus grandes courses. En plus, je me retrouve dans une équipe francophone et en Wallonie, c’est plus vallonné et ça me correspond mieux ». Tout comme Agata Kowalska, le calendrier l’a convaincue. « Je savais que j’allais avoir de belles courses où je pourrai m’exprimer. ça a joué dans mon choix. L’équipe nous offre vraiment de belles opportunités ».
Le projet 2025 est une source supplémentaire de motivation. « Surtout si on réalise une bonne saison, on pourrait être invitées à davantage d’épreuves, avoir un calendrier meilleur encore. Plus 2024 sera beau, plus 2025 sera impacté en mieux. Le but est donc de faire la meilleure année possible, particulièrement en raison du projet 2025 ». Pour réaliser cet objectif, elle contribuera à aider l’équipe tout en jouant sa carte dans des courses au profil accidenté. « D’abord, il faut reprendre la forme, souligne-t-elle, mais je pense que j’ai le niveau pour montrer les couleurs sur certaines courses. Au niveau national, j’aimerais me démarquer sur des Women Cycling Series par exemple, où le niveau est tout de même assez relevé. Ce ne sont pas mes parcours de prédilection, mais ce sont des courses où l’on peut gagner en expérience. De plus, on voit sur les derniers entraînements que certaines de mes coéquipières apprécient ce genre de circuit et sont déjà bien en forme. Si je peux aider, ce serait avec plaisir également ».
Au niveau UCI, deux courses sont déjà cochées dans son agenda. « Le Tour de la Semois ou le Grand Prix de Wallonie doivent me convenir. Je connais déjà la Citadelle de Namur, que j’ai grimpé plusieurs fois à l’entraînement, et ça me plaît », raconte celle qui est actuellement logée par l’équipe à Hanret (Eghezée). « Sur chaque course, il y aura des opportunités de se montrer. Sans oublier les Championnats Nationaux en juin ». C’est avec le couteau entre les dents qu’Agata Kowalska et Florence Normand vont aborder, d’ici une vingtaine de jours, une année décisive.